Intervention de la France à la session d’ouverture du conseil d’administration du PAM (12 juin 2017)

Intervention de Jérôme Audin, Représentant permanent adjoint de la France auprès des institutions des Nations unies à Rome. - JPEG

Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur exécutif,
Madame la Commissaire,
Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais tout d’abord, au nom de mon gouvernement, féliciter M. Beasley pour sa nomination, lui souhaiter plein succès dans ses fonctions et l’assurer du plein soutien de la France dans cette période pleine de défis pour le PAM. Votre succès sera aussi notre succès.

1/ Le rapport annuel sur les résultats du PAM présenté à cette session montre que 2016 a été une année de tous les records : un record en termes de mobilisation de ressources, un record aussi en termes de nombre de bénéficiaires. C’est un motif de fierté et un signe de la confiance que les donateurs placent dans cette agence. Cela témoigne aussi de l’environnement complexe dans lequel le PAM opère et en particulier du nombre sans précédent d’urgences humanitaires auxquels le PAM est confronté depuis 2016, en dépit du fait que la faim a reculé depuis 25 ans à l’échelle mondiale.
Dans ce contexte, la mobilisation de ressources est évidemment clé et nous savons combien le directeur exécutif entend en faire une priorité. Je voudrais saisir cette occasion pour annoncer une nouvelle contribution de la France au PAM d’environ 8 millions d’euros, notamment au bénéfice des pays touché ou menacés par la famine.
2/ Face à la multiplication des situations d’urgence alimentaire, face à la persistance dans certains pays, notamment au Sahel, d’une insécurité alimentaire devenue chronique malgré les efforts déployés, compte tenu également de l’impact du changement climatique qui risque dans les années à venir d’aggraver encore les vulnérabilités existantes, nous voyons bien la nécessité de repenser notre action, et d’élaborer une réponse globale pour qu’elle puisse être durable. Il est nécessaire, parallèlement à la réponse humanitaire d’urgence, d’investir dans la prévention, en s’attaquant aux causes profondes des situations d’insécurité alimentaire, et de
renforcer la résilience des populations. Cela implique une meilleure coopération entre les acteurs humanitaires et les acteurs du développement pour élaborer des plans de réponse concertés s’appuyant sur une analyse partagée des besoins et sur une coordination qui évite la concurrence et les doublons.

3/ Le PAM s’est d’ores et déjà engagé dans cette voie avec l’adoption dès la fin de l’année dernière d’une réforme ambitieuse, la feuille de route intégrée, visant à justement inscrire l’action du PAM dans une perspective de plus long terme. Nous encourageons le PAM à poursuivre la mise en oeuvre de cette réforme en tirant toutes les leçons de la phase pilote ;l’approche un peu plus flexible désormais envisagée pour le calendrier de mise en oeuvre nous paraît pertinente. Nous réitérons l’importance que, dans les plans stratégiques de pays, le PAM de se concentrer en priorité sur ses compétences reconnues dans la réponse aux urgences et s’appuie, pour les autres aspects, sur ses partenariats avec d’autres acteurs et en
particulier les autres agences des Nations unies basées à Rome. S’agissant des questions de gouvernance liées à la réforme et qui sont encore en suspens, il nous paraît important d’arriver à un équilibre satisfaisant entre la nécessité de préserver le rôle de supervision du Conseil et le besoin pour la direction de disposer d’une souplesse de gestion suffisante.

4/ Face à la multiplication des situations d’urgence alimentaire et à des crises qui se
prolongent, il est essentiel enfin que le PAM continue de renforcer l’efficacité et l’efficience de ses opérations. La France salue l’importance accordée par le PAM à la recherche et à l’innovation et au développement de nouvelles approches intégrées permettant d’augmenter l’impact des interventions. Plusieurs rapports d’audit et d’évaluation importants seront examinés lors de cette session avec des recommandations pour améliorer et maximiser la réponse du PAM ; nous encourageons la direction à les mettre en oeuvre et à poursuivre, en particulier, l’action déjà engagée pour renforcer la gestion des risques et améliorer les
systèmes de suivi des opérations et de contrôle interne. C’est essentiel pour l’efficacité de l’action du PAM, pour la confiance des donateurs et donc in fine pour la mobilisation des ressources dont le PAM a besoin.

Je vous remercie.

Dernière modification : 02/08/2017

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